Conseils voyage

« Assurance voyage : gros problèmes au fond de la bouteille de rhum ! »


« Savez-vous ce qui se trouve au fond de cette bouteille de rhum que vous avez visité assidument? », demandait l’animateur Pierre Craig dans une capsule de l’émission La Facture présentée le mardi 29 septembre sur les ondes d’ICI Radio Canada. Sa réponse : « des problèmes »! Le court reportage qui suivait révélait comment certains voyageurs se croient – bien à tort! – protégés par leur assurance voyage.

Pour illustrer la situation, La Facture racontait le cas (fictif, mais vraisemblable) d’un dénommé Mario en vacances dans le Sud. Après un repas bien arrosé, Mario perd pied près de la piscine et se fracture une jambe. Constatant qu’il doit payer un montant élevé pour les soins reçus à l’hôpital local, Mario se félicite d’avoir pris une assurance voyage. 


Mauvaise surprise : à son retour, sa compagnie d’assurance annonce à Mario que sa réclamation est refusée. Une prise de sang à l’hôpital a démontré que le taux d’alcool de Mario était élevé. Or, son assurance comportait une exclusion concernant l’abus d’alcool – un type de clause est très répandue, tout comme celle concernant les abus de médicament…

« Le fin mot de l’histoire : avant de voir double, lisez donc votre contrat d’assurance », concluait plaisamment l’animateur. 

TOUTES CES CLAUSES…

Le conseil de La Facture s’adressait évidemment aux consommateurs. Mais il pourrait apparemment profiter aussi aux agents de voyages qui vendent de l’assurance voyage à leurs clients.

En effet, de nombreux professionnels du voyage ont commenté le reportage de La Facture sur Facebook. Plusieurs ont avoué qu’ils ne savaient pas que les assureurs pouvaient refuser des réclamations sur la base d’un taux d’alcoolémie trop élevé. « C'est difficile d'informer parfaitement les clients avec toutes les clauses », mentionnait ainsi une conseillère, qui précisait se faire un devoir de sensibiliser ses clients à l’importance d’être bien assuré.


ASSURANCE VOYAGE : LE SAVIEZ-VOUS?

L’Association canadienne de l’assurance voyage (THiA) confirme que les Canadiens connaissent souvent mal leurs assurances. Un de ses sondages a d’ailleurs démontré que 47 % des Canadiens admettent n’avoir jamais examiné leur police d’assurance voyage (même si 23 % ont déjà eu besoin de soins médicaux pendant un voyage). 

Selon ce même sondage, pas moins de 39 % des Canadiens avouent avoir subi une intoxication pendant un voyage. Toutefois, 52 % disaient ignorer qu’une demande de remboursement pour une blessure ou une maladie pourrait être refusée si elle est associée à une forte alcoolémie.

 


Alex Bittner

« Les polices varient d’un assureur à un autre [et] il importe de bien comprendre la couverture dont on dispose » pour éviter de risquer de s’endetter de frais médicaux engagés à l’étranger », souligne à ce propos, Alex Bittner, président de la THiA.

Pour illustrer les risques que courent les Canadiens mal informés, la THiA a présenté d’autres situations lors desquelles les demandes de remboursement pourraient leur être refusées.

FEMMES ENCEINTES

La plupart des polices d’assurance voyage ne couvrent pas les femmes enceintes de plus de 31 semaines. Pratiquement aucune police d’assurance ne couvre un enfant prématuré qui naît lors d’un voyage (contrairement à ce que croient 43 % des participants au sondage). Or, les soins infirmiers néo-natals sont si coûteux qu’ils pourraient conduire une famille à la faillite. Les futures mamans ne devraient voyager que pendant la première moitié de leur grossesse… en étant conscientes que l’assurance ne couvre peut-être pas leur bébé à venir!

LA RANDONNÉE, UN SPORT EXTRÊME?

Quelque 34 % des répondants se sont déjà adonnés à des randonnées pédestres pendant leurs vacances. Or, certains assureurs considèrent la randonnée pédestre comme une forme d’alpinisme! Vaut mieux vérifier que l’assurance est adéquate, sachant que le traitement médical d’une fracture de la jambe, aux États-Unis, peut s’élever à 10 000 $ par jour, voire plus!

MODIFICATIONS DE PRESCRIPTION

Si on demande qu’une assurance couvre un problème de santé existant, l’état de santé du voyageur doit être stable pendant la période précisée dans la police. Une demande de remboursement peut être refusée si un médecin, avant le départ, lui prescrit un test de diagnostic ou modifie sa médication. Plus de 55 % des répondants au sondage ignoraient ce fait. En fait, 64 % ne savaient même pas qu’une modification de prescription peut indiquer une modification de l’état de santé!

95,3 % DES DEMANDES ACCEPTÉES

Parallèlement à ces exemples, la THiA précise que 95,3 % des demandes de remboursement d’assurance voyage donnent lieu à un remboursement. C’est quand même beaucoup… ce qui ne l’empêche pas de souhaiter voir cette proportion augmenter!

C’est dans cette optique que l’Association recommande aux Canadiens de bien étudier leur police d’assurance voyage, de bien connaître leur état de santé, et de bien planifier leurs voyages. Sur son site, la THiA propose d’ailleurs un guide pour aider les Canadiens à comprendre leurs besoins en matière d’assurance voyage avant de se renseigner sur les polices.




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