Cuba? N'y allez surtout pas si vous recherchez le luxe
CUBA
Novembre 2010

Cuba? N'y allez surtout pas si vous recherchez le luxe

 

… et les buffets opulents des grands hôtels de la Riviera Maya ou d’ailleurs dans les « pays chauds ». À quelques exceptions près, les hôtels de Cuba sont défraîchis, faute d’entretien. Et la nourriture qu’on y sert, beaucoup plus abondante et variée que celle qu’on trouve sur n’importe quelle table cubaine, est très ordinaire.

Mais pour vivre une expérience humaine hors du commun, Cuba est l’endroit tout indiqué. Au risque de paraître odieuse, je dirais même qu’il faut y aller tandis que le pays se distingue encore des autres destinations soleil par son caractère unique, attribuable il est vrai au régime politique en place, mais qui fait son charme.  Unique par son architecture – on y trouve de beaux vestiges de l’occupation espagnole –; par ses paysages et ses plages – on compare Cuba a une perle parce que ses milliers de kilomètres de plage ont la couleur de la nacre; par ses anachronismes – voitures à cheval et autos des années 50 côtoient les voitures modernes, réservées à quelques privilégiés; mais aussi et surtout par la chaleur de ses habitants.

ChevalÀ Cuba, il faut en effet sortir de son tout-inclus et aller à la rencontre des gens qui, malgré la misère économique, sont d’une extrême générosité et doués d’un sens de l’hospitalité rare dans les circonstances. J’ai eu le grand bonheur d’être invitée à souper par une famille cubaine à deux reprises, et je peux témoigner de cette générosité et de cette joie de vivre. Car bien qu’ils manquent de tout, les Cubains gardent le sourire et leur goût inné de la fête : c’est d’ailleurs sur cette île paradisiaque qu’on trouve le meilleur tabac, des cocktails réputés comme le fameux mojito et toutes ces musiques qui font danser le monde, dont la salsa. Et pour vivre un contact encore plus étroit, on peut choisir d’habiter dans une casa particular, soit une auberge tenue par des particuliers, où l’on offre le coucher et le petit déjeuner. Mon expérience à ce chapitre se limite à un repas que j’ai pris dans une auberge de Gibara, mais je n’aurais pas hésité à y séjourner, tant l’endroit était propre et les propriétaires accueillants.

Comme on le sait, « nécessité fait loi ». Certains voyageurs se plaignent d’avoir à donner des pourboires pour obtenir du bon service dans les hôtels. Je suis plus ou moins d’accord; un sourire, un peu de gentillesse vous attirera les faveurs du personnel, surtout si vous connaissez quelques mots d’espagnol. D’un autre côté, il faut savoir que le salaire moyen à Cuba avoisine les 20 dollars par mois – il est donc possible que le service qu’on vous offre, ou les invitations qu’on vous fait, ne soient pas complètement désintéressés. Mais pour moi le doute n’est pas permis : je préfère attribuer le sourire, l’empressement et les bonnes manières du personnel hôtelier et des gens qui sont devenus mes amis à une façon d’être toute cubaine dans sa vérité, et où la bonne humeur et la débrouillardise sont des gages de survie.  Ces rencontres riches en leçons de vie valent bien les quelques dollars et les petits cadeaux qu’elles nous coûtent!

 

Martine

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