Des touristes empêchent des tortues de pondre

Dans la catégorie «les touristes nous font honte», on a peut-être trouvé les gagnants de l'année au début du mois de septembre.

En envahissant la plage de la réserve naturelle d'Ostiona, où des tortues protégées viennent pondre chaque année, des milliers de touristes ont effrayé les reptiles. Les animaux sont repartis souvent sans avoir pu mettre leurs œufs dans le sable, causant la colère des internautes et de certains spécialistes.

Ces touristes ont sauté dans l'eau au milieu des tortues, ont pris des «selfies» avec les reptiles, ou ont même perché des enfants sur les carapaces des animaux. «C'était un désastre», a résumé un guide touristique présent sur la plage cité par le New York Times. Des photos du «spectacle» ont circulé et créé l'émoi sur les réseaux sociaux.

«J'ai presque eu une attaque de panique tellement il y avait du monde», a déclaré au New York Times Vanessa Bézy, biologiste qui étudie le phénomène de ponte sur la plage costaricaine depuis plusieurs années et qui se trouvait à bord d'un bateau d'observation lors de l'arrivée des touristes.

Les tortues olivâtres ont l'habitude de venir, chaque année à la même époque, pondre sur la plage. Cet événement a lieu lors de la saison des pluies, ce qui permet d'ériger «une barrière naturelle qui protège les tortues», rappelle le New York Times. Cette année a toutefois été une exception, à cause des effets du phénomène climatique El Niño qui a laissé le fleuve sans eau, facilitant ainsi l'accès à la plage pour les touristes.

Les autorités costaricaines ont ouvert une enquête pour comprendre comment la foule a pu pénétrer sur les lieux sans y être au préalable autorisée.

Mauricio Méndez, directeur adjoint de la zone de conservation de Tempisque (qui inclue la plage d'Ostiona), a assuré au journal que certaines tortues avaient tout de même été capables de pondre, peut-être lorsque la nuit est tombée, alors que les touristes avaient quitté les lieux.

Les reptiles sont attendus de nouveau au début du mois d'octobre. Mauricio Méndez espère pouvoir avoir doublé ses effectifs de policiers et de gardes.

Article de Canoe.ca